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Évolution de l'urbanisme commercial

 

INTRODUCTION : Les conséquences de l'évolution récente du commerce 

Ces dernières années, l'extraordinaire transformation de l'appareil commercial français a permis au commerce intégré de développer une énorme puissance face aux commerçants traditionnels isolés. Mais le prix payé, en terme d'emplois et de nuisances , est bien lourd.

Le développement des grandes surfaces est donc à l'origine d'un véritable problème de désertification commerciale des centres-villes. Si les commerces de luxe, d'équipement de la personne ou de loisirs et de services (boutiques de vêtements, agences de voyage, cinémas, banques, pharmacies, ...) ont bien résisté, les commerces alimentaires et d' équipement de la maison eux sont une espèce en voie de disparition.

Pour endiguer le phénomène, les acteurs de la politique de la ville (pouvoirs publics, collectivités locales, mairies, C.C.I., agences d'urbanisme, architectes) ont entamé une réflexion sur le rôle de l' urbanisme commercial ou science de l'aménagement commercial des villes.

 

LES ENJEUX DE LA REVITALISATION :

Les enjeux humains :

a ) dans le centre-ville :

Depuis quelques années, les élus s'inquiètent de la disparition du commerce en centre-ville car ils constatent que les centres commerciaux de périphérie sont souvent le facteur aggravant de la décomposition du tissu social. Par ailleurs, le développement de l'usage de l'automobile a accéléré le mouvement d'évasion de la population du centre vers la périphérie des agglomérations.

b ) en périphérie :

Par ailleurs, face aux grands distributeurs, les petits commerçants des quartiers difficiles de périphérie disparaissent un à un, provoquant ainsi un sentiment d'insécurité dans les grands ensembles. Le malaise des banlieues est lié à la politique de la ville et donc à l'urbanisme commercial.

Les enjeux urbains :

a ) dans le centre-ville :

Si le centre-ville crée l'image d'une ville, que penser du développement anarchique des entrées des grandes villes ? De même, certaines villes ont mal maîtrisé les secteurs piétonniers ce qui a conduit à de nombreux excès. Souvent le centre ville a été traité comme un centre commercial à ciel ouvert, qui d'une ambiance gaie et ludique le jour passe à un désert ennuyeux dès la fermeture des derniers point de vente.

b ) en périphérie :

La construction, dans l'urgence, des gigantesques et inhumaines banlieues des grandes villes est la conséquence de l'exode rural associé au "baby-boom" des années d'après guerre. Cette concentration de population en périphérie, associée à la disparition du petit commerce, a fait resurgir de nouveaux ghettos dans les cités. Seule une reconquête, par une politique globale devrait ranimer les friches commerciales.

Les enjeux commerciaux :

a ) protection du petit commerce :

La protection du commerce traditionnel et donc de l'emploi procuré par cette forme de commerce est à l'ordre du jour. Un pacte de relance pour la ville se propose par une série d'exonérations d'impôts et de charges sociales de reconstituer le tissu économique au sein des banlieues.

b ) lutte contre la prolifération des GMS :

Le gouvernement entend lutter contre la multiplication du nombre d'hypermarchés (1000 en France, ...) et des supermarchés (8400 dont le tiers pour des enseignes de hard discount) par l'instauration d'une "super loi Royer" contre le surdéveloppement commercial à la périphérie des villes.

En 1993, le premier ministre Édouard Balladur crée les O.E.E.C. (Observatoires Économiques de l'Équipement Commercial) chargés de faire l'inventaire des équipements commerciaux d'une surface supérieure à 400 m2 et d'analyser l'évolution de l'appareil commercial département par département.

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LES MOYENS D'UNE REVITALISATION :

L'intervention des pouvoirs publics :

a ) de la loi Royer de 1973 à la loi Doubin de 1990 :

La loi Royer de 1973, est à l'origine du renouvellement du tissu commercial des années 1970. L'arsenal juridique des C.D.U.C. a certainement favorisé la stabilisation du commerce traditionnel isolé de centre-ville, souvent en très grande difficulté économique, et a permis ainsi une nécessaire adaptation.

Après la "pause" des grandes surfaces pour un an décrétée par le premier gouvernement socialiste en 1981, la loi Doubin du 1990 modifie la loi Royer en élargissant son champ d'application aux magasins qui font partie d'un ensemble commercial.

b ) de la loi Sapin de 1993 au plan Juppé de 1996 :

Malgré la loi Sapin en 1993 et la création des C.D.E.C. et de la C.N.E.C., le paysage commercial reste dominé par la grande distribution et son cortège impressionnant d' abus. En 1996, la loi Raffarin modifie le rapport de force défavorable aux P.M.E. et décide de "moraliser la concurrence" par différents dispositifs. La loi Galland aggrave les sanctions en cas d'entrave à la concurrence et précise les exceptions d'alignement.

Par ailleurs, l'idée d'un abaissement des seuils d'autorisation préalable arrive bien tard alors que les grands distributeurs sont installés n’importe où et défigurent les villes depuis 20 ans.

L'urbanisme, un moyens pour rendre les centres-villes plus attractifs :

a ) créer un flux de consommateurs de la périphérie vers le centre :

Pour rendre les centres-villes plus attractifs, il faut faciliter l'accès au centre par l'ouverture de "pénétrantes" ou de pistes cyclables ainsi que par la mise en service de modes de transport en site propre et faciliter la circulation.

Encore faut-il attirer le consommateur par la construction d' ensembles commerciaux proposant des produits diversifiés ainsi que des lieux de loisirs et des lieux de vie chaleureux.

Un établissement de reconstruction des espaces commerciaux devrait être créer afin de réhabiliter les friches commerciales des grands ensembles urbains.

b ) multiplier l'offre spécifique du centre-ville :

De même il est nécessaire d'équilibrer l'offre commerciale entre centre et périphérie par la diversification du commerce de centre-ville et par des animations temporaires ou permanentes et par l'installation d'équipements de loisirs et de culture ou par l'ouverture de zones piétonnes et de parkings.

c ) maintenir en centre-ville la population locale :

Conserver la population locale et éviter l'évasion du centre vers la périphérie est un autre axe de réflexion à développer. Ainsi, il devient important de sauver des emplois en centre-ville pour conforter un potentiel économique et un équilibre social. On peut aussi imaginer maintenir des habitants par la réhabilitation des logements des centres-villes et par des aménagements de qualité du cadre de vie.

Le commerce un moyen pour rendre la banlieue plus vivable :

a ) rétablir un commerce de proximité :

Ainsi, 38 sites sont retenus comme "zones franches" urbaines dans les quartiers en difficulté. Il faut développer "un nouvel urbanisme" en "rupture avec les constructions des années 60" déclare le chef de l'État, qui espère voir se développer des commerces et des services de proximité à forte activité en main d'oeuvre. Certes, peut-être est-ce la solution pour redonner vie aux banlieues, si ces mesures sont associées à l'amélioration de la vie quotidienne des quartiers.

b ) améliorer les centres commerciaux :

Quelques pistes de réflexion sont déjà ouvertes, comme l'idée de créer une ambiance de centre-ville à l'intérieur des centres commerciaux. D'autres proposent de mieux intégrer les habitants des cités à la vie des centres commerciaux par l'obligation d'employer des habitants du quartier. Il est souhaitable de renforcer les mécanismes de coopération intercommunale afin de développer des schémas d'urbanisme commercial sur plusieurs communes. Toutefois, rien ne sera possible sans développer d'autres activités ni sans rechercher l'implication dans la vie de la cité des grands distributeurs.

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CONCLUSION : Le problème de la désertification des centres-villes est loin d'être réglé :

La capacité de transformation et d'adaptation du commerce est très grande dans un environnement ouvert, cependant Il est nécessaire de rompre avec l'anarchie des années passées qui a conduit à des dysfonctionnements urbains (déséquilibre des équipements commerciaux), à la détérioration des "paysages urbains" (entrée des villes), à la mort du commerce en centre-ville (rue du Port). Si cela passe par une prise de conscience et une action de la puissance publique (renforcement des dispositions législatives et réglementaires) cela demande aussi un changement de mentalité des petits commerçants des centres-villes avec un recentrage sur des formes commerciales plus conviviales comme l'achat sur les marchés forains ou dans les rues piétonnes...

"En dernier ressort c'est toujours le choix des consommateurs qui prévaut" (Roger Quillot, Sénateur Maire de Clermont-Ferrand et ancien ministre du logement), faut-il alors aussi prévoir une éducation du consommateur qui risque de perdre sans s'en apercevoir un espace de vie ?