ASPECTS JURIDIQUES DE
L'IDENTIFICATION DE LA MARQUE :
La marque et les qualités juridiques
de l'identification :
a) les conditions de validité :
Si la marque choisie pour porter les couleurs
de l'entreprise se doit d'être la plus attractive possible, la
loi fixe cependant un cadre légal à sa matérialisation. Outre
le fait que le signe ne doit pas être interdit par la loi, il ne
doit pas non plus, porter atteinte aux droits d'autrui. En effet,
la marque qui doit être nouvelle, ne peut reproduire ou imiter
les signes des concurrents ni une A.O.C..
Ainsi est-il possible de retenir un signe
verbal, figuratif (même complexe) et dans certaines conditions
un signe sonore comme une "phrase musicale" ou un son.
Il importe cependant que la marque retenue soit
distinctive mais aussi non descriptive et loyale.
b) la règle de spécialité :
L'INPI met à la disposition du public une
liste de classes dont relève la marque déposée. Cependant,
devant la multiplication des signes et des marques rien ne
s'oppose à ce que deux marques identiques coexistent dès lors
qu'elles représentent des produits ou services très
dissemblables et qu'elles sont déposées dans des classes
différentes. Malgré cette dérogation, le signe ne doit pas
reproduire un nom patronymique célèbre (Chirac), un nom
commercial notoire, ni une oeuvre littéraire ou artistique.
La protection de la marque en France :
a) la protection par le dépôt :
Toute personne physique ou morale peut déposer
une marque, soit auprès d'un des bureaux de l'INPI, soit au
greffe du tribunal de commerce (ou T.G.I.). Le dossier doit
comprendre, outre le paiement des taxes afférentes, les
éléments d'identification du déposant, bien évidemment la
description du signe ou de la marque ainsi que l'indication de la
classe dont relève le produit. Un procès verbal consigne la
date et l'heure du dépôt, car en matière de marque le simple
usage d'un signe n'en confère pas la propriété.
A noter cependant, que l'enregistrement par
l'INPI, n'a pas vocation à garantir le déposant contre
d'éventuels réclamations de tiers. Le déposant doit prendre
lui-même ses précautions en faisant une recherche
d'antériorité ou en confiant celle-ci, moyennant finance, à
l'INPI.
b) les autres moyens de protection
:
Le dépôt de précaution est une technique
très utilisée pour contrer les intérêts des concurrents. Il
consiste à multiplier les marques déposées à l'INPI.
Toutefois, le dépôt de précaution connaît une limite liée à
5 années consécutives de non exploitation
"sérieuse". Dans ce cas, la marque peut être
déclarée déchue à la demande de toute personne intéressée.
Enfin, l'ultime moyen de faire reconnaître son droit de
propriété sur une marque, est l' action en justice.
La protection de la marque à
l'étranger :
a) la marque communautaire :
Née d'une loi de 1994 et en vigueur depuis
1996, la marque communautaire a un caractère unitaire car elle
produit les mêmes effets dans l'ensemble de l'Union européenne
ou elle facilite le dépôt des ressortissants des États membres
ainsi que de ceux des États parties à la convention de Paris.
Les marques nationales gardent cependant toute leur validité sur
leur territoire.
Un Office des marques (O.H.M.I.), dont le
siège est à Alicante en Espagne, est chargé d'enregistrer les
dépôts de marques, modèles et dessins. Les conditions de
validité du dépôt, correspondent aux exigences nationales
(signe distinctif, non descriptif et appropriable) mais les
effets confèrent par cette procédure unique un droit exclusif
de propriété dans l'ensemble des 15 pays de l'Union.
b) la protection internationale :
La marque ne se traduit pas, en cela elle est
le premier outil de la communication internationale d'une
entreprise. Si le droit exclusif porte sur le territoire
national, il est toujours possible d'étendre cette protection,
soit dans les 30 pays membres de la Convention dite Arrangement
de Madrid par une formalité unique auprès de l' O.M.P.I, soit
dans les 130 pays signataires de la Convention de Paris.
La contrefaçon représente à elle seule,
30000 emplois perdus chaque année en France selon le Ministère
de Commerce Extérieur qui ajoute que dans le monde sur 10
produits copiés 7 sont français. Depuis 1994, l' administration
renforce son dispositif de lutte contre les contrefacteurs et les
imitateurs.
|